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Je ne suis pas UNE homme comme les autres !
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28 mai 2012

Rainer Maria Rilke – Lettre du 14 mai 1904

lettre_jeune_poete_rilke

 

Entre 1903 et 1908, Rainer Maria Rilke adresse dix lettres, à un jeune homme qu'il ne connaît pas, Franz Xaver Kappus, cadet à l'école militaire de l'Empire austro-hongrois qui sollicite son avis sur ses premiers travaux d’écriture.

Ces dix lettres sont recueillies dans une œuvre littéraire célèbre nommée « Lettres à un jeune poète ».

 La lettre du 14 mai 1904, écrite par Rilke depuis Rome est saisissante.

Je n’ai rien lu d’aussi beau, d’aussi juste (et visionnaire) concernant les femmes.

Et  je ne connais pas de réflexion plus belle sur l’amour, hormis  le texte de Khalil Gibran sur l’amour et sur le mariage.

 

 

Je reproduis ici, l’extrait de la lettre qui me parait le plus significatif (j’ai souligné certains passages). 

 

« Cette humanité de la femme, portée à terme à travers souffrances et humiliations, verra le jour lorsqu’elle aura, dans les transformations de sa condition extérieure, aboli les conventions grevant le strictement féminin ; et les hommes qui aujourd’hui ne le pressentent pas en seront surpris et frappés.
Un jour (que des signes fiables indiquent déjà maintenant et laissent deviner, du moins dans les pays nordiques), un jour, la jeune fille existera et la femme, dont le nom ne signifiera plus seulement ce qui s’oppose au masculin, mais quelque chose qui vaut par soi, quelque chose qui n’induit pas à penser la moindre complémentarité ni aucune limite, mais seulement une vie et une existence : l’être humain féminin.
Ce progrès va modifier l’expérience de l’amour qui actuellement est pleine d’erreur (tout d’abord en s’opposant fortement à la volonté des hommes qui seront dépassés), la transformera fondamentalement, la convertira en une relation pensée comme un rapport d’être humain à être humain, et non plus d’homme à femme. Et cet amour plus humain (qui procédera avec infiniment plus d’égards et de douceur, bon et simple dans ce qu’il nouera et défera) ressemblera à celui que nous préparons péniblement, non sans lutte, à cet amour qui consiste en ce que deux solitudes se protègent, se bornent et se rendent hommage.
».

 

 

…cet amour qui consiste en ce que deux solitudes se protègent, se bornent et se rendent hommage.

Aurait-il écrit ces mots (cette pensée sublime aurait-elle seulement existé, aurait-elle pu s’exprimer et être ainsi offerte au monde) s’il n’avait pas rencontré Lou Andreas-Salomé ?

 

 

 

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